Une cellule ne survit que si d’autres cellules lui en donnent l’ordre, sinon elle se suicide.
Le film Une mort programmée dévoile avec précision les mystères de la mort biologique dans le microcosme social de la vie cellulaire. Par la grâce d’un jeu ironique de citations cinématographiques, qui évite les clichés traditionnels du documentaire scientifique, la vulgarisation d’un sujet aussi complexe devient soudain plus fluide.
Cinq scientifiques expliquent le processus naturel de la vie et de la mort, considéré non pas comme des pôles antinomiques mais envisagé dans les termes d’une interaction dialectique. La nature crée et sculpte les formes vivantes en deux étapes: d’abord elle produit en excès une grande quantité de cellules, puis par le déclenchement du système de la mort programmée, elle les sélectionne afin de donner vie aux différents organismes.
Le cinéma devient référence métaphorique de ce processus de vie et de mort. Un excès de cellules-photogrammes se transforme en film par le travail de sélection du montage.
Chaque fois que ce système échoue, une dérive vers des pathologies de type cancer (dégénération de cellules réfractaires à l’ordre de mourir) ou Sida (sorte de «suicide en masse» des lymphocytes) se manifeste.
Constatant que dans les sociétés cellulaires le système de mort programmée exerce la fonction de contrôle social, on peut se poser une inquiétante question. Celle de savoir si un tel système, qui lui, serait dicté par la logique aberrante du privilège économique, existe dans nos sociétés contemporaines, dans un processus qui vide de sens la valeur et la complexité de la vie humaine. Des phénomènes comme l’exclusion, la pauvreté et la marginalisation en sont quelques exemples parmi d’autres. La fin du film soulève une dernière question : comment peut-on améliorer la vie de l’homme par la recherche scientifique alors que celle-ci est soumise aux décisions du pouvoir politique et économique.
Davide Daniele