Ça paraît si simple

Je devais, en cette soirée du  21 août 1995, visionner quelques films afin d’écrire un article pour compléter les trois mille caractères manquants à la maquette du premier numéro de Hors Champ. Après un délicieux dîner chez nos Amis gourmet suivi d’un café avalé en quatrième vitesse au comptoir, je me dirigeais vers le court de tennis aménagé à cette occasion en salle de projection. L’inauguration des 7ème États Généraux pouvait enfin commencer. M. le Maire et Jean-Marie Barbe nous présentaient un aperçu des festivités à venir, et contrairement aux discours protocolaires habituels, l’intervention d’hier soir avait un ton à la fois chaleureux, simple et convivial. Les craquements de la pellicule marquaient le début d’une semaine riche en projections. Au menu «Le pain et la rue» d’Abbas Kiarostami. Très vite l’atmosphère des grands moments s’installait, et les dix premières minutes de la manifestation se transformaient rapidement en un formidable festin de cinéma. Ici pas d’artifices. Juste le silence de la rue, un enfant, un chien, une caméra pour quelques mètres de pellicule que nous, spectateurs ébahis, ne sommes pas près d’oublier.

Arnaud Soulier